Lou Calen & Cotignac,
deux histoires intimement liées
Niché à 230m d’altitude à l’abri d’une impressionnante falaise de tuf, Cotignac compte désormais parmi Les plus beaux villages de France. Une ancienne chute d’eau de La Cassole, aujourd’hui détournée, est à l’origine de ses cavités et cascades pétrifiées. Au moyen-âge, une fortification et deux tours sarrasines ont été construites au sommer du Rocher, et des habitations troglodytiques servaient de refuge pour les habitants lors des invasions. Aujourd’hui, les terres de Cotignac s’étendent sur ce qui représentait, au début du XVIIème siècle, la propriété du monastère des Pénitents Blancs.

Les Pénitents Blancs
C’est au milieu du XVIIe siècle que s’éleva, au cœur du Cours Gambetta à Cotignac, la chapelle de la confrérie des Pénitents Blancs. Derrière ses murs s’étendaient les terres où les moines vivaient en réclusion, cultivant la vigne, les oliviers et un vaste potager sur trois hectares.
Ces terres, autrefois havre de silence et de méditation, furent ensuite morcelées et vendues en plusieurs parcelles par le Duc de Condé.

1810
La construction
Au début du XIXe siècle, vers 1810, dans un Cotignac marqué par l’héritage de la Révolution, un notable aixois, M. Templier, fit l’acquisition d’un terrain appartenant au Duc de Condé, à l’entrée du village. Il y entreprit la construction d’une imposante bâtisse, utilisant pour cela les pierres de l’église Notre-Dame de Grâce, détruite pendant la Révolution.
Ce projet ne fut pas sans conséquences : en empiétant sur les terrains de pâture des habitants, M. Templier suscita des tensions. En compensation, il offrit à Cotignac deux fontaines devenues emblématiques du Cours Gambetta : l’une trônant fièrement devant le lavoir, l’autre, baptisée Fontaine des Quatre Saisons, régnant majestueusement en haut du cours.
Au fil du temps, la bâtisse changea de mains, traversant les époques et les destinées, témoin silencieux d’histoires entremêlées.


1940


La Providence
Dans les années 1940, le destin de cette maison de maître prit un nouveau tournant lorsqu’elle fut confiée aux sœurs de Saint Vincent de Paul. Rebaptisée La Providence, elle devint un havre de vacances pour les petites filles pupilles de la Nation, leur offrant des étés empreints de joie et d’évasion.
Mais après quelques années d’exploitation, sans eau ni électricité, les sœurs durent réévaluer leur mission. Face aux contraintes, elles prirent la décision de mettre en vente la propriété, ouvrant ainsi un nouveau chapitre décisif dans l’histoire de la bâtisse.

1968
Le concert de Joe Dassin
Huguette Caren, enfant du pays et présidente du comité des fêtes de Cotignac, devait organiser la fête du village avec un budget des plus restreints. C’est alors qu’elle eut une idée audacieuse : proposer au jeune chanteur Joe Dassin de se produire à Cotignac en échange d’un terrain dans la commune.
Séduit par l’offre, l’artiste accepta et donna un concert mémorable le 12 août 1968 dans la cour de l’école communale. Après sa prestation, Huguette l’accompagna visiter le terrain proposé, un bel emplacement que Joe jugea toutefois trop proche du village. On lui en suggéra alors un autre, dans le quartier Saint-Joseph, sur les hauteurs près du monastère. Conquis, il l’accepta immédiatement, séduit autant par le lieu que par son nom… car Joseph était aussi son prénom.



1971



La naissance de Lou Calen
Huguette Caren vivait sur le Cours Gambetta, dans la villa Font Vieille, voisine de La Providence. Liée d’une profonde amitié avec les sœurs, elle leur prêtait régulièrement main forte.
Un jour, lors d’une discussion avec Mère Marmaillou, cette dernière lui confia ses difficultés à vendre la bâtisse. Touchée par son histoire, Huguette décida d’en faire l’acquisition. Aux côtés de son mari, maçon de formation, elle entreprit une rénovation complète, transformant les lieux en un hôtel de 16 chambres avec restaurant.
Elle le baptisa Lou Calen, un nom inspiré de son propre patronyme et de sa signification : la lampe à huile. Fidèle à cette symbolique, elle allumait chaque soir une lampe sur la façade pour accueillir ses clients.
En 1972, l’établissement gagna en prestige lorsqu’Yvonne de Gaulle y séjourna plus d’un mois, offrant à l’hôtel une belle visibilité. L’année suivante, la cuisine d’Huguette, considérée comme l’une des meilleures de Provence, fut saluée par le Gault et Millau.

1977
Les studios Miraval
À la même époque, Jacques Loussier, pianiste de jazz et fondateur de Play Bach, donnait naissance aux studios Miraval à Correns.
Très vite, le lieu devint une référence mondiale. De Pink Floyd à AC/DC, de Sting à The Cranberries, en passant par The Cure, Muse ou encore Indochine, les plus grands artistes français et internationaux s’y succédèrent jusqu’aux années 2000. Nombre d’entre eux firent même escale à Lou Calen lors de leur passage.
En 2011, Brad Pitt devint l’heureux propriétaire du château Miraval et, en 2022, il relança les studios aux côtés du jeune producteur prodige Damien Quintard. Le site, désormais restauré, a déjà accueilli des artistes de renom comme Justin Bieber, Sade et Travis Scott. L’histoire continue…



1978

Le mariage de Joe Dassin à Lou Calen
Initialement prévu à Tahiti, le mariage de Joe Dassin se tint finalement à Cotignac, le 14 janvier 1978. Ce jour-là, près de 500 invités affluèrent vers le Haut-Var pour célébrer l’événement.
Malgré une pluie battante qui ne cessa de la journée, l’enthousiasme des convives resta intact. La fête se poursuivit jusque tard dans la nuit à l’hostellerie Lou Calen, dans une ambiance aussi chaleureuse qu’inoubliable.

1986
Lou Calen en Californie
Pendant près de quinze ans, stars et clients se succédèrent à l’hôtel et au restaurant, attirés par l’atmosphère unique du lieu et les succulentes recettes d’Huguette.
Devenue une proche amie de Joe Dassin, elle partageait avec lui un rêve : ouvrir un Lou Calen à Palm Springs, en Californie. Après la disparition du chanteur en 1980, Huguette concrétisa ce projet avec le soutien de Béatrice Dassin, la mère de Joe, et fit vivre l’établissement pendant six belles années.
Pour mener à bien cette aventure outre-Atlantique, elle confia les rênes de l’hostellerie de Cotignac à sa fille Claudine.



1999


Une page se tourne
Le réveillon du 31 décembre 1999 marqua la fin d’une époque pour Lou Calen. Submergé par le poids des charges financières et des normes hôtelières toujours plus strictes, l’hôtel ferma ses portes.
Le passage de relais à un nouveau propriétaire ouvrit une phase de transformation radicale. Avec une vision bien différente, il entreprit de dépouiller le domaine de ses éléments emblématiques : boiseries, cheminées, tomettes et vitraux disparurent, effaçant peu à peu l’âme de Lou Calen. Mais cette nouvelle ère fut de courte durée. Rapidement, le propriétaire se retira, laissant derrière lui un hôtel vidé de son essence.
Ce n’était pas une simple fermeture, mais le début d’un long silence de vingt ans. Les murs, jadis témoins de rires, de conversations animées et de chants enflammés, se figèrent, en attente d’un nouveau souffle de vie.

2015
Un souffle nouveau
En 2015, un vent nouveau commença à souffler sur Lou Calen grâce à Graham Porter, entrepreneur canadien dont le lien avec Cotignac remontait à ses années étudiantes. Tombé amoureux du village lors de vacances, il y avait plus tard acquis une maison, gardant un attachement profond pour ce lieu pittoresque.
Alors que ses affaires prospéraient, Graham se prit d’une nouvelle ambition : redonner vie à l’entrée du village, figée dans l’abandon depuis plusieurs années. Son premier geste, en 2015, fut l’acquisition d’un ancien garage sur le cours Gambetta. Il le transforma en centre d’art La Falaise, insufflant un nouvel élan culturel à Cotignac avec trois expositions annuelles.
La même année, il fit un pas décisif en rachetant l’hostellerie Lou Calen. Ce fut le début d’une phase intense de réflexion : concevoir un projet de rénovation ambitieux, sélectionner des artisans capables de donner vie à sa vision et déposer les permis nécessaires. Ainsi débutait une aventure passionnée, destinée à restaurer l’éclat d’antan de Lou Calen tout en y apportant une touche de modernité.


2019


La brasserie La TUF
Poursuivant son ambition de dynamiser la vie locale, Graham Porter entreprit de transformer l’ancienne laverie de l’hostellerie en un véritable lieu de convivialité. Ainsi naquit, à l’été 2019, la microbrasserie artisanale La TUF.
Niché au cœur de ce qui fut autrefois un simple espace utilitaire, ce brewpub invite désormais les visiteurs de tous horizons à découvrir le processus de fabrication de la bière artisanale de Cotignac. Très vite, La TUF s’imposa comme un lieu incontournable du village, porté par une programmation musicale éclectique et joyeuse, où toutes les générations se retrouvent pour partager des moments inoubliables.

2020
Le restaurant Jardin Secret
Au printemps 2020, le restaurant Jardin Secret ouvre ses portes, invitant les convives à franchir le seuil d’une demeure historique bâtie il y a plus de deux siècles, nichée au cœur d’une oliveraie. Chargé d’histoire et de charme, ce lieu est devenu l’écrin d’une expérience culinaire et sensorielle unique.
Sa cuisine prône la naturalité et le retour à l’essentiel. Généreuse et sincère, elle s’inspire des saisons et des saveurs locales pour faire (re)découvrir le véritable goût de la Provence.
En mars 2023, cette approche engagée est récompensée par l’étoile verte au guide Michelin, qui distingue les restaurants alliant excellence gastronomique et respect de l’environnement.



2021




Ouverture des premières chambres
En juillet 2021, le domaine Lou Calen franchit une nouvelle étape avec l’inauguration de la zone Mico, marquant ainsi le retour de l’hébergement au sein du domaine. Ce nouvel espace propose 12 chambres luxueuses, pensées pour offrir confort, élégance et intimité aux voyageurs en quête de déconnexion et de découverte d’une Provence discrète.
Poursuivant son expansion, le domaine dévoile en 2023 deux nouveaux lieux d’hébergement : le Trianon et la Villa Font Vieille, enrichissant son offre de 12 chambres supplémentaires.

2024
La Renaissance
En juin 2024, Lou Calen poursuit son histoire sous l’impulsion créative de Graham Porter avec l’ouverture d’un second restaurant et du bar à pastis “O’ Fadoli” sur le Cours du village. Installé dans l’ancien bâtiment de l’hostellerie, là où tout a commencé, ce nouvel espace promet de belles soirées animées.
Parallèlement, les 10 dernières chambres ouvrent leurs portes dans la bâtisse historique de Lou Calen. Cette expansion marque l’aboutissement de la métamorphose du domaine en un havre de paix de 3 hectares, où se mêlent histoire, nature et luxe




