Cotignac, « Plus beau village de France » niché au cœur du Var
Cotignac, véritable joyau du Var labellisé « Plus beau village de France » en 2022, est une destination de choix pour les amoureux de la nature et les passionnés d’histoire.
Abrité par une impressionnante falaise de tuf percée d’habitations troglodytiques, ce village médiéval aux allures de crèche provençale se distingue par son patrimoine naturel et culturel remarquable.
Cotignac, de la préhistoire au Moyen Age
Avec ses 400 mètres de longueur et ses 80 mètres de hauteur, la falaise de Tuf a été façonnée au fil des siècles par les eaux de la Cassole, rivière minéralisée dont la trajectoire a été modifiée plusieurs fois, laissant derrière elle des stalactites et cavités profondes. Symbole du village, la visite du « Rocher » est une étape incontournable.
Dès l’Age de Pierre, des tribus nomades de chasseurs-cueilleurs se sont installées sur les hauteurs de la falaise pour dominer la vallée. Au cours de l’Antiquité, la région faisait partie de la province romaine de la Gaule narbonnaise. Routes, bâtiments et monuments, témoignent de la présence des romains à cette époque, dont l’Aqueduc des « cinq ponts », un édifice classique comportant 9 arches situé au début de la route conduisant au hameau de Valcros en passant par Brignoles.
Le village de Cotignac s’est d’abord développé sur le plateau au-dessus du Rocher, autour de la source Saint Martin, entre le 5ème et le 6ème siècle. Les habitants vivaient alors d’agriculture et d’élevage. Une chapelle a été édifiée à cet endroit, mentionnée pour la première fois en 1174. Les peintures murales récemment découvertes, datées du XIII ou XIVème siècle, donnent un caractère exceptionnel à cet édifice de par leur qualité artistique et leur rareté en Provence.
C’est au Moyen-Âge que la population décide de s’installer au pied du Rocher par crainte des brigands. L’église Saint Pierre, remarquable par sa façade atypique et son orgue monumental, est construite en 1266 pour répondre aux besoins d’une population grandissante. Pendant les guerres de religion du XVIe siècle, Cotignac est devenu un bastion des catholiques. Une fortification et deux tours sarrasines qui surplombent le Rocher ont été construites pour se protéger de l’invasion des huguenots. De là-haut, la vue embrasse toute la plaine au sud qui s’étend jusqu’à Entrecasteaux et Carcès. La plus grosse tour possède un « passage secret » communiquant avec une grotte troglodytique creusée à-même la falaise.
Les apparitions de la Sainte Famille au XVI siècle
Le 10 août 1519, la Vierge Marie et l’Enfant Jésus seraient apparus à Jean de la Baume, un bucheron qui travaillait sur le mont Verdaille, le chargeant de demander aux habitants de construire une chapelle à cet emplacement. Deux années plus tard, le sanctuaire Notre-Dame de Grâces est achevé et honoré par le Pape Léon X. Un lieu devenu célèbre grâce à un illustre pèlerin, le roi Louis XIV, venu rendre grâce de sa naissance en 1660, accompagné de sa mère Anne d’Autriche.
La même année, Saint Joseph serait apparu à Gaspard Ricard, un berger assoiffé sur le mont Bessillon, lui désignant une source d’eau, qui coule encore aujourd’hui. Le 9 août 1660, une chapelle dédiée à Saint Joseph est érigée sur le lieu de l’apparition. Elle est restaurée par l’architecte Fernand Pouillon lorsque les sœurs Bénédictines s’y installent en 1977.
L’âge d’or de Cotignac
Au XVIIIème, le village connaît un essor démographique important, et l’activité devient prospère. L’eau de la Cassole est une nouvelle fois détournée pour faciliter l’étalement du village vers le sud. L’abondance de l’eau favorise la construction de canaux pour l’irrigation, lavoirs, moulins à blé et à huile, ainsi que la prolifération de tanneries, chapelleries, filatures de laine et de lin. Sur ces terres fertiles et ensoleillées préservées des intempéries par le mont Bessillon, on cultivait l’olive, le blé, la vigne ou encore le coing. Aux abords du village, on pratiquait aussi l’élevage de moutons, de brebis laitière et de vers à soie, qui a connu ses heures de gloire au XIX siècle. Une tradition disparue depuis la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il n’est pas rare de croiser aujourd’hui des pâturages d’ovins.
Au XXe siècle, le destin de Cotignac prend un tout autre tournant lorsqu’Yvonne de Gaulle posa ses valises pendant plus d’un mois à Lou Calen, hôtel-restaurant de 16 chambres créé par Huguette Caren, offrant une belle visibilité à l’établissement mais aussi au village de Cotignac, alors peu connu du grand public.
Jacques Loussier, célèbre pianiste de jazz, achète 5 ans plus tard le Château Miraval pour y créer des studios d’enregistrement qui accueilleront des artistes venus du monde entier : AC/DC, Pink Floyd, The Cranberries, The Cure, The Wham & Sade… mais aussi Téléphone, Indochine, Maxime Le Forestier, Sheila, Chantal Goya… Surnommé « Le Saint-Tropez du Haut Var », Cotignac est devenu le fief de nombreuses célébrités en quête de nature luxuriante. Parmi elles, le très célèbre Joe Dassin choisit le village pour se marier en 1978, avant d’y construire sa maison quelques années plus tard.
Cotignac, « Plus beau village de France »
Labellisé « Plus beau village de France » en octobre 2022, Cotignac a su préserver son patrimoine naturel. Son terroir regorge de produits authentiques issus d’une agriculture respectueuse de l’environnement. La commune vit aujourd’hui de la culture de la vigne sous plusieurs appellations : AOP “Vin de Pays du Var”, “Côtes de Provence” et “Côteaux Varois en Provence” mais aussi de la production d’olives, de miel et de produits à base de coing. Les restanques environnantes accueillent d’autres cultures insoupçonnées, comme le safran, au milieu des essences sauvages comme le thym, le romarin, le lavandin et les immortelles. Planté dans ce décor, un moulin à huile continu de broyer les olives des producteurs locaux, témoignant d’une époque où Cotignac comptait pas moins de 14 moulins en exercice, jusqu’au fameux hiver 1956 qui gela la quasi-totalité des arbres. Par la grâce de passionnés, la culture oléicole vit une seconde jeunesse, privilégiant la qualité gustative des olives cueillies plus tôt dans la saison, parfois vertes.
L’eau, qui a façonnée le visage de Cotignac au fil des siècles, est restée très abondante. Le village compte 17 fontaines, dont celle de La Cascade avec son lavoir, et celle des Quatre Saisons. Au pied du Rocher, on trouve de très anciennes maisons, parfois semi-troglodytes, encastrées dans la falaise. Les ruelles étroites et colorées débouchent sur des petites places fleuries bordées d’anciennes maisons du XVIe et XVIIe siècle. Sur le cours Gambetta, centre névralgique du village, le marché du mardi est le rendez-vous incontournable pour les habitants et les producteurs locaux. Autour de cette place bordée de platanes et jusque dans les moindres recoins du village, commerçants, restaurateurs et artistes invitent les visiteurs à flâner en toute saison pour une immersion totale au cœur de l’art de vivre à la provençale.
Cotignac est aussi un point de départ idéal pour explorer les paysages spectaculaires de la Provence. Les collines verdoyantes et les oliveraies environnantes offrent une vue imprenable sur le Mont Bessillon et la vallée de l’Argens. À moins d’une heure de route, les lacs emblématiques de Sainte-Croix, Quinson et Esparron dévoilent leurs eaux turquoise dans des écrins époustouflants. Sur le plateau de Valensole, émerveillement garanti au milieu des champs de lavande qui ont tant inspirés Van Gogh, Cezanne et Pagnol. Plus au Sud, le massif de la Sainte-Baume, paradis des randonneurs, et la côte varoise, ses villages de charme, plages de sables et criques sauvages, offrent d’infinies idées d’escapades.
Cotignac est un village d’exception, révélant un véritable trésor culturel, architectural et naturel. Avec son riche patrimoine, son architecture pittoresque, ses paysages à couper le souffle et son ambiance conviviale, Cotignac offre une expérience touristique inoubliable pour les voyageurs en quête d’authenticité et de découverte.
