Anne Maguet, directrice de Lou Calen, nous parle de la nouvelle librairie
La nouvelle librairie de Lou Calen, à Cotignac, est le fruit d’une réflexion menée par Graham Porter, le propriétaire, en réponse à une demande forte des habitants et des voyageurs. Un projet ambitieux mené par Anne Maguet, la directrice, elle-même passionnée de lecture. Dans cette interview, elle nous parle de la genèse du projet, des choix éditoriaux qui ont guidé la sélection des ouvrages et de l’évolution de l’espace. La librairie se distingue par sa diversité de genres, mêlant classiques et coups de cœur, tout en mettant à l’honneur la littérature régionale et les ouvrages en anglais. Anne Maguet partage également les projets d’animations à venir, notamment des rencontres avec des auteurs.
Rencontre avec Anne Maguet, directrice aux commandes de la nouvelle librairie
Pourquoi ouvrir une librairie à Lou Calen ?
Jusqu’à présent, il n’y avait pas de librairie à Cotignac, et c’était une vraie demande des habitants mais également des visiteurs de passage. En outre, nous avions découvert des espaces librairie dans d’autres hôtels et avons eu envie de développer davantage cette idée
Quels sont les différents rayons ou genres qui sont proposés ?
Nous avons d’abord établi les grandes familles de livres : fictions, sciences humaines, beaux-arts, jeunesse, pratique, tourisme et jeunesse. Puis nous avons créé des sous-familles : comme littérature française, littérature traduite, polars, BD pour adultes en fiction mais également philosophie, histoire, économie en sciences humaines, ou encore peinture, sculpture, photographie dans les beaux-arts. Et bien sûr, un rayon de livres en anglais qui a rencontré un beau succès tout l’été.
Comment sélectionnez-vous les 4000 références de livres ?
Petit à petit, nous affinons notre sélection. A l’ouverture, nous avons constitué un fond avec des grands classiques mais également les succès littéraires du moment.
Depuis, nous avons développé un rayon « régional » dans lequel se côtoient à la fois des auteurs classiques comme Marcel Pagnol ou Jean Giono (en roman ou en BD d’ailleurs) mais également des auteurs plus contemporains comme René Frégni ou Pierre Magnan, des anglophones amoureux de la Provence comme Peter Mayle, et des bandes dessinés racontant les légendes locales (par exemple Gaspard de Besse) et quelques beaux livres et guides sur la Provence ; ce rayon est un vrai succès et doit être renouvelé fréquemment. Certains de ces livres sont d’ailleurs disponibles à la fois en anglais et français.
Ensuite, nous restons à l’écoute de l’actualité afin d’anticiper les sorties au cinéma ou les séries adaptés de roman (Le comte de Monte-Christo, It ends with us…), les grands événements ou expositions qui vont arriver dans les mois à venir. J’essaie également de suivre l’actualité littéraire sur certains sites ou podcasts afin d’en « rater » le moins possible.
Et puis, bien sûr, il y a les coups de cœur de l’équipe Lou Calen et ceux des clients, qui nous font des recommandations et nous donnent des idées, et les auteurs locaux, que nous aurons plaisir à accueillir, comme par exemple le livre de recettes de cuisine d’Huguette Caren, à paraître cet hiver.
Quels sont les livres qui ont été le plus vendus cet été ?
Provence, petit atlas hédoniste, un très beau livre de photos avec des conseils de visite, d’itinéraires etc…
La collection en bandes dessinés des classiques de Pagnol : César, Marius, La gloire de mon père, Le château de ma mère…
Les auteurs habitués des succès en librairie ce sont également très bien vendus, comme Joel Dicker, Guillaume Musso, Melissa Da Costa, Virginie Grimaldi mais également des polars classique avec Agatha Christie ou plus actuels comma Fred Vargas ou Franck Thillez.
Pourriez-vous nous conseiller quelques titres que vous êtes particulièrement fière de proposer ?
Dans les auteurs étrangers, je parlerai d’Haruki Murakami avec Kafka sur le rivage, dont la lecture est un moment de grâce, mais également la recommandation d’un membre de Lou Calen : L’exception de Auður Ava Ólafsdóttir, auteure Islandaise, une vraie découverte.
Pour les polars, nous pouvons évoquer En eaux vives, la dernière fiction d’Alice Pol, actrice amoureuse de Cotignac d’ailleurs.
Le livre de chevet à relire sans limite, Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson
Le monde sans fin, de Jancovici-Blain, la BD incontournable pour la prise de conscience environnementale et vers une nouvelle approche de notre consommation.
Et enfin, côté jeunesse, un peu d’espièglerie avec les aventures de La Famille Quichon, L’année du Mistouflon à Lourmarin, l’horrible Cornebidouille, ou encore l’indémodable Je t’aimerai toujours quoi qu’il arrive, de Debi Gliori pour les incontournables câlins du soir.
Dans les livres anglophones, nous pouvons citer James de Percival Everett, livre référencé dans les conseils lecture de l’été de Barack Obama.
Quelles sont vos recommandations de lecture pour cet automne ?
L’impossible retour d’Amélie Nothomb, Jacaranda de Gael Faye, Jour de ressac de Maylis de Kerangal.
Proposez-vous des animations autour du livre ?
Dès le mois de novembre, nous prévoyons d’organiser des rencontres avec des auteurs pour des séances d’échanges et de dédicaces. Déjà, par le passé, nous avons pu le faire à La TUF avec des soirées Bière littéraire. La première autrice à nous faire l’honneur de sa présence est Phoebe Wynne. Le samedi 23 novembre, elle viendra nous parler de ses deux romans anglais qui ont rencontré un grand succès : Madam et The Ruins. Nous aurons également le plaisir d’accueillir prochainement Àxel Graisely, René Frégni, Huguette Caren ou encore Patricia Ortelli. D’autres auteurs et autrices sont en cours de programmation. Restez connectés !